HUITIEME CONGRES ORDINAIRE DU FRONT SOCIAL DEMOCRATE
BAMENDA DU 11 AU 14 OCTOBRE 2012
DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE DU
PRESIDENT NATIONAL
NI JOHN FRU NDI
« POUR LA DEFENSE DE LA
VERITE: LE POUVOIR DE LA VERITE
CONTRE LA VERITE DU
POUVOIR »
EXCELLENCES, MM. LES MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE,
DISTINGUEES PERSONNALITES INVITES,
CHEFS ET REPRESENTANTS DES PARTIS
SOCIALISTES AMIS,
CHEFS ET REPRESETANTS DES AUTRES PARTIS
AMIS,
MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PARTI SOCIAL
DEMOCRATE,
MESDAMES ET MESSIEURS,
Le 8è Congrès ordinaire du SDF qui nous réunit ici
aujourd’hui a pour but de revisiter nos options politiques pour la construction
d’un Cameroun meilleur. Ce Congrès, placé sous le signe de l’engagement et de
la détermination, marque l’entrée de notre grand party dans l’âge de la
maturité. Ceci signifie que nous devons garder le courage, cette valeur
première qui nous a toujours caractérisés, et y ajouter une bonne dose
d’engagement et de détermination en vue de sauver ce pays que nous chérissons
tant, et qui se trouve aujourd’hui au bord de l’implosion et de la faillite.
Courage, engagement et détermination, voilà les qualités que nous exigeons des
membres du Bureau Exécutif National qui seront élus au cours de Congrès. Il
faut à tout prix que nous y parvenions.
Avant de commencer cette allocution, je voudrais saluer
la fermeté avec laquelle vous avez fait face à l’adversité dans laquelle nous
avons toujours vécu. Merci chers camarades pour le travail que vous avez abattu
et que vous abattez chaque jour pour faire du Cameroun un lieu où il fait bon
vivre. Merci aussi à tous nos amis et partenaires pour leur soutien inestimable
qu’ils nous ont toujours accordé.
Depuis notre séparation lors de notre septième Congrès ordinaire, beaucoup
de choses se sont passées. Nous avons souvent été déçus et désillusionnés par
le manque de volonté politique dont a fait montre le régime de Yaoundé quant à
la transformation du Cameroun en une démocratie acceptable et viable. Mais la
bonne nouvelle, c’est que nous avons aussi engrangé des victoires, ce qui
montre que face à l’adversité, comme le disait Jean Jaurès, « non seulement l’histoire nous
enseigne la difficulté des grandes tâches et l’ampleur des réalisations, mais
elle justifie toujours le bien-fondé de notre indomptable espoir ».
C’est cet espoir invincible qui alimente notre soif de changement, qui
déclenche notre engagement et notre détermination et qui garde allumée la
flamme de notre courage.
La vérité, cette valeur
fondamentale, semble aujourd’hui ignorée
parce que toutes les valeurs de notre société ont été bafouées et
déformées par trop d’années de mauvaise gouvernance et des priorités mal
définies. Nous avons été dressés depuis l’époque coloniale et bien plus par les
forces néocoloniales pour croire en la vérité du pouvoir et non au pouvoir de
la vérité. Mais la beauté irréfutable du pouvoir de la vérité, c’est que la
vérité a toujours le dernier mot.
·
En 1990, nous avons dit que vous étiez mal informés, trompés et appauvris,
aujourd’hui, vous pouvez constater que nous avions raison;
·
En 1990, nous avons dit que le gouvernement était corrompu, aujourd’hui,
vous pouvez constater que nous avions raison ;
·
En 1990, nous avons déclaré que les fonds publics étaient en train
détournés, aujourd’hui, vous pouvez
constater que nous avions raison !
·
En 1990, nous vous avons dit que le système électoral était injuste,
aujourd’hui, vous pouvez constater que nous avions raison;
·
En 1990, nous vous avons dit que le gouvernement avait armé des milices
pour combattre l’opposition et que cet état de choses entrainera le grand
banditisme et l’insécurité, aujourd’hui,
vous pouvez constater que nous avions raison;
C’est ça le pouvoir de la vérité! Voilà pourquoi du fond de vos cœurs, vous
savez que nous avions raison.
·
Nous vous avions prévenu que le régime de Yaoundé n’était pas prêt pour la
démocratie, aujourd’hui, vous en avez la preuve !
·
Nous vous avions prévenu des
difficultés socioéconomiques auxquelles il faut s’attendre avec un régime qui
s’éternise au pouvoir, aujourd’hui, vous voyez où nous en sommes ;
·
Nous vous avons parlé de l’importance d’un système éducatif solide et
fiable afin que des médiocres ne finissent pas par vous gouverner. Aujourd’hui,
vous voyez où nous en sommes.
Voilà les amères conséquences du refus d’accepter la vérité !
·
Nous avons proposé un processus électoral consensuel et équitable pour le
bien de notre nation, et en retour, nous avons eu des balbutiements et des
essais et erreurs volontaires qui jusqu’ici n’ont pu donner lieu à une seule
élection crédible depuis 22 ans.
·
Nous avons proposé le fédéralisme pour notre pays et en lieu et place, on
nous a donné une décentralisation tatillonne qui laisse beaucoup à désirer.
·
Nous avons proposé une constitution de rupture qui tienne compte de la
nouvelle configuration de multipartisme et de démocratie dans notre pays et en
retour, nous avons eu droit à deux constitutions qui se côtoient, se
chevauchent et s’appliquent simultanément.
·
Nous avons exigé la déclaration des biens et avoirs des fonctionnaires à
leur entrée et sortie de leurs fonctions, aujourd’hui, nous sommes témoins de
la quantité de biens mal acquis qui sont aux mains d’une minorité.
·
Je peux continuer ainsi pendant des
heures, mais une seule chose se dégage de tout cela : Vous ne pouvez jamais
empêcher la vérité de se manifester.
Lorsque j’avais signé les statuts de notre grand parti avec le Dr. Siga
Asanga, notre Secrétaire Général d’alors, et bravé tous les obstacles et
incongruités habituelles pour les déposer dans les bureaux de l’administration,
nous avons abondamment expliqué que seules des élections libres, justes et
transparentes pouvaient sortir notre pays de sa léthargie. Ainsi donc, depuis
la création de notre parti, l’adoption d’une véritable Commission Electorale
Indépendante pour organiser des élections transparentes a été notre credo et
par conséquent, une condition non négociable. Il s’avère encore une fois que
nous avions parlé le langage de la vérité.
Il est communément admis que seuls les Etats souverains sont capables d’ambitionner
et d’entretenir le progrès humain. Le Cameroun a perdu une portion importante
de sa souveraineté à cause d’un régime qui ne sert pas les Camerounais et qui
ne se comporte pas comme un membre responsable de la Communauté Internationale.
La
triste réalité, c’est que nous sommes en train de devenir un Etat en faillite
et que l’Etat est incapable d’offrir aux citoyens les soins et les services de
base. Non seulement l’incapacité du régime de maintenir l’ordre public fait
vivre les citoyens chaque jour dans la peur, mais encore, elle fournit à de
groupuscules incontrôlables un terrain fertile pour commettre des crimes et
semer la terreur.
Ceci
se vérifie par la recrudescence des coupeurs de routes, des attaques publiques,
des prises d’otages sur presque toute l’étendue du territoire et la présence
présumée d’Al Qaida dans la partie septentrionale de notre pays. Une des
preuves de notre faillite est la circulation massive de petites armes et même
des armes de guerre dans le pays, et la présence de milices lourdement armées
et bien organisées qui occupent des portions de notre territoire à leur guise
et peut-être même avec la complicité de quelques fractions de notre armée.
L’Armée elle-même est divisée et elle aussi au bord de
l’implosion parce que depuis l’indépendance le régime n’a pas pu mettre un seul
général à la retraite, frustrant ainsi le corps de jeunes officiers supérieurs
qui voient leur carrière compromise et bloquée. Sous la menace pressante
d’essuyer une insurrection armée, le régime s’est enfin résolu à recourir aux
services de mercenaires. C’est ce qui a justifié la création d’une force armée
privée, mieux équipée, mieux entretenue et mieux payée que l’armée régulière,
engendrant encore plus de frustrations et de déceptions dans les rangs des
forces armées nationales.
Notre
fragile unité nationale paralysée par le tribalisme et le népotisme ne tient
encore que parce que le peuple a été émasculé. Le régime se sent à l’aise dans
cet équilibre instable parce qu’il offre
à l’extérieur une apparence de stabilité. Il n’a pas toujours compris que
l’absence de guerre ne signifie pas nécessairement qu’on est en paix.
En
février 2008, les jeunes Camerounais se sont levés pour protester contre la
famine, l’injustice sociale endémique, la modification de la constitution pour
supprimer le verrou de la limitation du mandat présidentiel, et l’absence de
perspectives d’avenir. Le régime y a répondu avec la violence qui le
caractérise, tuant 148 enfants innocents et emprisonnant plus de 2000 au terme d’un
simulacre de procès. Pire encore, à cette occasion, on a entendu des ministres
et des élites du Centre demander l’épuration ethnique à Yaoundé. Le refus du
régime, malgré les pressions de l’opposition et de la Société Civile, de
dénoncer et de sévir contre une telle incitation au meurtre et au génocide
montre qu’il était bien dans le coup.
Notre trophée de champion du monde de la corruption
hypothèque le progrès socio-économique et notre participation effective à la
création des ressources financières mondiales par le biais d’un commerce
équitable. Le cercle vicieux de criminalité, de violence et de corruption qui
en résulte dépolitise les populations et affaiblit l’autorité de l’Etat sur de
larges pans du territoire. L’apparente stabilité politique est gravement
compromise par l’ampleur de la corruption qui gangrène notre société.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement n’ont
jamais été une préoccupation du régime et ne semblent même pas à l’ordre du
jour. L’éducation et la santé sont hors de la portée de la très large majorité
silencieuse des citoyens. La prostitution et l’émigration illégale sont
devenues nos plus grands produits de rente et d’exportation et les Camerounais
deviennent de plus en plus célèbres dans le monde par le biais du crime
organisé et de la contrefaçon en tous genres.
La planification du développement économique ne tient pas
compte des nécessités et des priorités. Elle permet seulement de générer des
puits de corruption pour le régime. L’absence de relais entre les populations
et le gouvernement à cause des élections truquées avec des résultats décidés
d’avance par le régime a créé un des taux d’abstention les plus élevés au monde
et poussé les populations désorientées entre les mains des fondamentalistes
religieux et d’autres vendeurs d’illusions pour la délivrance et l’espérance.
Un Etat qui
s’effondre comme le nôtre est à la base des conflits, du terrorisme et des
réseaux de criminalité qui s’adonnent aux trafics de drogues, d’armes et
d’êtres humains. Seul un Etat fort est préalable à l’éradication de la
pauvreté. Les réseaux vertueux et légitimes nécessaires pour affranchir les
populations à travers le flux humain, financier et informationnel ne peuvent
pas prospérer dans les pays qui comme le nôtre, souffrent d’une mauvaise
gouvernance chronique et préméditée.
La
vérité est celle que nous avons toujours proclamée : que seules des
élections libres, justes et transparentes peuvent nous délivrer de ce cercle
vicieux dans lequel depuis des décennies nous tournons en rond. Donc, le seul
espoir qui nous reste pour empêcher notre pays de sombrer dans le précipice
d’un Etat en faillite est de reconnaître aux Camerounais leur droit de voter
pour des élections justes, équitables et transparentes, organisées par une
Commission Electorale véritablement neutre et indépendante. Au vu de
l’environnement politique actuel de notre pays, c’est une urgence qui ne
saurait attendre davantage.
Le
régime est conscient que nos institutions sont trop faibles pour supporter une
transition politique en douceur mais ne voit pas la nécessité d’opérer un
revirement à 180° pour y arriver parce qu’il pense que les Camerounais le
tolèreront pour toujours. Encore une fois, la vérité éclatera.
Confronté au pouvoir de la vérité, le régime a condescendu
à créer l’ONEL 1 et l’ONEL 2 pour observer les élections organisées par le
Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Au vu des
dysfonctionnements et de la quantité de fraudes enregistrées, le régime, à son
corps défendant, a commencé à parler d’une Commission Electorale Indépendante,
donc d’Elecam, qui fut accueillie avec beaucoup d’espoir mais qui très vite
s’est révélé n’être qu’une caricature d’organe électoral. Notre quête
originelle pour des élections justes, libres, indépendantes et crédibles qui
seules peuvent permettre de poser les jalons d’une société de progrès et
d’unité, par l’institution du devoir de rendre compte, de crédibilité et de
confiance dans le gouvernement qui en sortira nous a contraint de proposer 11 points
pour améliorer cette situation. Ces 11 points avaient pour but de rendre aux
Camerounais leur droit de propriétaires et le respect qui leur est dû.
A défaut d’une Commission Electorale Indépendante et d’un
code électoral crédible, nous avons proposé que des élections transparentes
pouvaient toujours être organisées si les conditions minimales ci-dessous
étaient remplies :
1.
Refondre les listes électorales;
2.
Renforcer ELECAM pour le rendre véritablement
indépendant;
3.
Introduire la
biométrie dans l’ensemble du processus électoral de l’inscription sur les
listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats ;
4.
Exclure totalement et inconditionnellement le Ministère
de l’Administration Territoriale de du processus électoral ;
5.
Institutionnaliser le bulletin de vote unique;
6.
Institutionnaliser le scrutin à deux tours pour les
élections présidentielles et législatives ;
7.
Doter ELECAM d’une autonomie financière effective;
Mesdames
et Messieurs,
Chers
Camarades,
Ici encore, le pouvoir de la vérité a remporté quelques petites victoires
sur la vérité du pouvoir. Après les imperfections enregistrées lors de
l’élection présidentielle d’octobre 2011, le régime a concédé la refonte des
listes électorales, la biométrie (bien que Elecam soit en train de mettre en œuvre
une biométrie partielle) la compilation de toutes nos lois électorales dans un
code unique (bien que là encore, nous soyons loin de nos attentes.)
Notre position n’est pas d’ébranler les fondamentaux de notre système
électoral, mais d’y apporter des amendements essentiels. Notre Code électoral
doit contenir les valeurs cardinales de la démocratie et tenir compte de la
grandeur de notre nation :
-
Permettre une représentation véritable et authentique du peuple dans le
gouvernement et à l’Assemblée Nationale en mettant en place un mécanisme
crédible de contrôl pour la transparence publique ;
-
Permettre à chaque Camerounais qui remplit les conditions de voter et
sécuriser son choix ;
-
Mettre sur pied des instruments clairs et précis en vue d’empêcher les
conflits d’intérêts entre l’administration électorale et l’administration
territoriale d’une part et d’autre part, entre l’administration électorale et
l’autorité traditionnelle en sa qualité d’auxiliaire de l’administration ;
-
Garantir l’indépendance de l’Organe chargé de l’organisation des élections
pour faciliter le consensus et pour éviter les turbulences que peuvent causer
des mauvaises élections.
-
Mettre sur pied un système électoral crédible susceptible d’investir les
dirigeants qui en sortiront de la légitimité nécessaire pour remplir leurs
fonctions avec le maximum de consensus.
Nous venons là de vous faire un survol des différents documents que nous
avons adressés au Président de la République, aux Services du Premier Ministre,
ou déposés à l’Assemblée nationales comme propositions de lois ces dernières
années plaidant pour la mise en place d’un code électoral consensuel et
l’organisation des élections crédibles. Compte tenu de ce que les problèmes
d’élections et de démocratie sont transversaux par nature (la raison étant
l’implémentation du Code) et bien que nous ayons eu des débats politiques
houleux sur la plupart sinon la totalité de nos propositions, je pense qu’il
est nécessaire de les rappeler dans leur formulation actuelle.
DISPOSITIONS CONSTITUTIONNELLES
En l’état actuel des choses, nous
ne pouvons pas ignorer les amendements constitutionnels parce que nous devons
arrimer notre Constitution sur nos options et avancées démocratiques. Les
points suivants doivent être revisités :
Ø Abaissement de la majorité
électorale à 18 ans ;
Ø Scrutin à deux tours pour
l’élection présidentielle et autres élections à candidatures multiples ;
Ø Abaissement de la durée du mandat
présidentiel à 05 ans renouvelable une seule fois ;
Ø Augmentation
du nombre de députés à l’Assemblée Nationale à 240, élus au suffrage universel
direct et secret pour un mandat de cinq ans renouvelable ;
Ø Chaque
région doit être représenté au Sénat par 10 sénateurs élus au scrutin
uninominal et suffrage universel direct par région ;
Ø Le
rôle et les attributions d’Elecam doivent être insérés dans la constitution.
Ø La
déclaration des biens et avoirs en ce qui concerne les élus, doit avoir lieu au
moment du dépôt de leur candidature, et pour les postes nominatifs, au moment
de leur entrée en fonction. Les deux catégories doivent aussi déclarer leurs
biens et avoirs à la fin de leur mandat.
Sur
les systèmes de vote
Ø L’élection présidentielle doit
être à deux tours, au suffrage universel direct et secret. Ceci permettra à
notre président élu d’être investi de la légitimité nécessaire pour gouverner.
Ø L’élection sénatoriale doit se
faire au scrutin uninominal et au suffrage universel direct et secret pour tous
ses membres à raison de 10 membres par région. Le système électoral le plus
approprié pour cette élection est celui dans lequel les électeurs choisissent
les candidats à partir des listes de chaque parti et les candidats sont
individuellement élus selon le vote populaire ; ce système s’appelle
« Scrutin proportionnel avec panachage »
Ø Les élections à la chambre des
députés doivent tenir compte du chiffre de de la population à partir des
données du plus récent recensement et des particularités géographiques. Ainsi,
l’élection sera faite à la majorité simple à raison d’un député pour une
circonscription électorale. Toutes les circonscriptions électorales doivent
avoir le même poids démographique. Le système actuel ne garantit ni la
représentation ni l’égalité des voix tel que stipulé dans notre constitution.
C’est parce que nous avons des circonscriptions avec plusieurs députés, des
circonscriptions avec un seul député, des circonscriptions spéciales, pour la
même élection.
Ø L’élection dans les conseils
régionaux doit se faire au suffrage indirect, égal et secret par les
conseillers municipaux des mairies de la région.
Ø L’élection municipale doit se
faire comme aujourd’hui c’est-à-dire au scrutin de listes.
Un tel système encouragera les
partis politiques à se mobiliser pour les élections locales et les
collectivités locales refléteront véritablement l’implantation des partis
politiques qui fonctionnent dans lesdites régions.
Du
processus électoral
Quelques points cruciaux qui pourront
permettre à notre code électoral d’être vraiment démocratique et consensuel:
Ø L’utilisation de
la biométrie à partir des inscriptions sur les listes électorales jusqu’à la
proclamation des résultats ;
Ø La publication
des listes électorales et leur mise à jour à chaque étape du processus et non à
la dernière minute comme cela se fait jusqu’à présent
Ø La distribution
immédiate des cartes de vote à l’inscription avec les bureaux de vote
mentionnés sur lesdites cartes ;
Ø Les élections
législatives doivent être faites de telle sorte qu’il y ait un député pour une
circonscription électorale ;
Ø Une nouvelle
carte électorale doit être faite afin que toutes les circonscriptions
parlementaires soient équitables sur le plan démographique ;
Ø L’exclusion de
l’administration du processus électoral ;
Ø Les autorités
traditionnelles doivent être politiquement neutre, c’est-à-dire n’exercer
aucune fonction élective et n’appartenir à aucun parti politique ;
Mesdames et messieurs, chers camarades
Voilà quelques points qui peuvent
constituer le socle d’un éventuel code électoral consensuel susceptible de
garantir une transition politique au Cameroun, et nous savons tous que ces
changements doivent s’effectuer maintenant ! Nous avons, avec d’autres
parties du G 7 proposé un code électoral modèle pour le Cameroun et j’ai donné
des instructions à notre cellule de communication pour qu’elle mette ce code à
la disposition de tous ceux qui en ont besoin.
Nous savons tous aujourd’hui que notre
code électoral est si mauvais qu’ELECAM lui-même est obligé de violer la loi
pour procéder à la refonte du fichier électoral actuel, mais nous ne les
trainerons pas en justice car nous voulons que chacun de vous ici présent,
chers camarades, amène 10.000 camerounais à s’inscrire sur les listes
électorales dans les 100 prochains jours. Je veux dire que les Camerounais
doivent s’inscrire massivement sur les listes électorales. Nous savons tous
quand cet exercice commence, mais personne ne sait jamais quand il s’achève.
Personne ne connaît la date de notre prochaine élection. Après trente ans de
règne, il est urgent que nous évitions de nous embourber comme beaucoup de
pays.
Maintenant que je crois avoir été
suffisamment clair en ce qui concerne les élections, permettez-moi de parler de
l’injustice. En tant que parti social démocrate, notre credo, c’est l’égalité
des chances et la justice sociale. C’est pourquoi nous devons combattre
l’injustice sous toutes les formes avec courage et détermination en vue de transformer notre société.
Le régime de Yaoundé nous a imposé non
seulement une injustice basée sur la politique de parrainage, l’origine, le sexe et même la langue, mais il a aussi
réussi à aligner cette injustice sur la pauvreté qui détruit notre pays. Si
vous êtes coupable et riche, notre justice vous traitera avec beaucoup
d’indulgence et d’égards. Si vous êtes innocent mais pauvre, elle fera de
vous un coupable. Un Tribunal criminel Spécial a même été créé à cet effet.
Mesdames et messieurs,
Chers camarades,
Est-ce là le Cameroun que nos ancêtres
ont tant chéri comme le mentionne notre hymne national et pour lequel ils ont
versé leur sang ? Est-ce que à un tel Cameroun que le Southern Cameroons
pouvait se joindre de son plein gré? Mais quoi qu’il en soit, nous devons
garder espoir, être plus engagés et déterminés que jamais et relever les défis
de vivre dans une nation complexe. Nous ne pouvons y parvenir que si savons faire
face à la souffrance, aux abus, à la dégradation et à la marginalisation
auxquels nous soumet la terreur de l’Etat.
C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs,
chers Camarades, nous vous disons que la solution à tous ces problèmes se
trouve dans la démocratie sociale, donc entre nos mains, entre vos
mains ! La pauvreté ne s’oppose pas à la richesse, mais à la justice. La
valeur d’une nation ne dépend pas de la façon dont elle traite les riches, les
puissants et les privilégiés, mais de la façon dont elle traite ses pauvres et
ses démunis.
Même si nous ne sommes pas
personnellement concernés, nous devons prêter attention à la souffrance des
Camerounais, à la pauvreté, à l’exclusion, à l’injustice. Il y a un lien direct
entre ces maux dont souffrent une grande majorité des Camerounais et notre
façon d’élire ceux qui sont censés nous sortir de ce bourbier. Nous avons
urgemment besoin d’élever les Camerounais au-dessus du seuil de pauvreté – 54 % de Camerounais vivent en deçà du seuil de pauvreté –
nous ne pouvons pas y parvenir si notre système démocratique ne nous le permet
pas et si nous ne défendons pas nos votes.
Et comme si
on en avait pas assez avec cette injustice criarde, l’Etat s’est engagé dans
une autre forme de terrorisme qui est la confiscation des terres. Cela consiste
à saisir les terres des populations qui n’ont rien d’autres que ces terres, et
de les donner aux soi-disant investisseurs industriels qui à leur tour
transforment ces légitimes propriétaires terriens en esclaves. Il n’y a nulle
part au monde où ce modèle a apporté autre chose que la frustration et la
pauvreté. Nous sommes un pays agricole et nous devons développer notre
agriculture dans les champs. C’est ainsi que nous sommes arrivés au sommet de
la production cacaoyère et caféière. C’est l’orientation que doit prendre notre
économie agricole. La transformation de nos terres en petites plantations
industrielles avec peu ou sans économie va à l’encontre de la sagesse
conventionnelle.
A ce point,
mesdames et messieurs, chers camarades, je voudrais vous entretenir sur nos
options de gouvernance.
Comment pouvons-nous transformer notre
économie si nous ne contrôlons pas notre monnaie. Nous avons besoin de trouver
des moyens qui vont nous permettre de reconquérir la souveraineté de notre monnaie,
ce qui ne veut pas nécessairement dire que nous allons créer une monnaie
indépendante. Je voudrais ici réitérer mon appréciation sur la position du
président Obiang Nguéma à ce sujet.
Nos options de démocratie sociale ne se
limitent pas à la construction d’une démocratie et d’un Etat de droit, même si
c’est là notre priorité. Nous sommes conscients des défis à relever pour
améliorer notre nation et la situation de notre peuple. Le chômage, la pauvreté
et l’inégalité sont les sources de désespoir des Camerounais. Ces maux
constituent une menace sérieuse pour l’existence de notre nation. Un emploi
décent constitue le socle de lutte contre la pauvreté et l’inégalité, et sa
promotion doit être la pierre angulaire de tous nos efforts. Beaucoup de jeunes
ont besoin de d’emplois de qualité. La création des emplois décents et
permanents est primordiale pour notre parti.
Le SDF est conscient de ce qu’une
économie dynamique et compétitive est fondamentale pour satisfaire nos besoins
élémentaires, garantir notre cohésion nationale et nous mettre sur les rails du
développement. Nous devons donc être capables d’arrimer notre économie aux
exigences de la mondialisation actuelle
et prendre des mesures pour faire perfectionner nos plans de développement.
Ceci doit inclure des paquets sous frome de stimuli économiques, qui vont
rassembler divers instruments de politique pour booster l’économie et rattraper
toutes les années que nous avons perdues.
En outre, nous devons prendre des
mesures actives à travers un paquet social approprié pour éviter ou minimiser
les pertes d’emploi, protéger les secteurs vulnérables ainsi que les pauvres
contre une éventuelle récession économique. Nous savons aussi que notre
diaspora grandit et faisons tout notre possible pour faciliter leur
participation effective à la construction de notre économie.
Le SDF s’engage à créer un environnement
dans lequel il y aura assez de nourriture pour tous, un environnement dans
lequel nous allons nous-mêmes produire ce que nous consommons et protéger les
couches vulnérables contre l’inflation en vue d’éradiquer la famine. Nous avons
conçu plusieurs politiques dans ce domaine, mais la priorité sera donnée à
l’introduction des mesures visant à améliorer les techniques
d’approvisionnement, de conservation, d’entreposage et de distribution des
denrées dans le but de réduire et de minimiser progressivement leurs prix. Nous
sommes fermement convaincus que le renforcement d’une saine compétitivité
permettra de lutter contre l’inflation. Il est également important d’encourager
l’accès aux projets de production alimentaire dans les zones rurales et
semi-urbaines pour permettre aux familles qui le souhaitent, d’avoir accès aux
outils, aux tracteurs, aux engrais et pesticides pour leur propre production.
Nous devons aussi soutenir tous les projets communautaires existants, qui
utilisent les terres des établissements scolaires, des établissements
hospitaliers, des églises, … pour la production alimentaire.
Les gens qui vivent dans des zones
rurales continuent de faire face aux conditions de vie les plus difficiles, au
manque d’accès à la terre et aux services de base. En tant que parti social
démocrate, nous sommes engagés dans une stratégie détaillée du développement
rural basée sur la gestion des champs par des familles. Cette stratégie sera
liée à la terre et à la reforme agricole, à l’amélioration des conditions de
vie des planteurs, à la mise en place des structures pour un développement
durable. Nous comprenons que l’un des aspects de ceci sera de mettre en place un
programme de formation agricole pour les planteurs dans toutes les régions du
pays.
L’éducation permet de promouvoir une
bonne citoyenneté et de préparer nos enfants pour une économie moderne et une
société démocratique. Nous comprenons que nous devons travailler pour mettre
progressivement en place des normes universelles de l’éducation avec une école
de qualité susceptible de réduire les inégalités et les déperditions scolaires.
Ceci passe par la refondation de notre système éducatif pour créer une adéquation
entre la formation de la jeunesse et les priorités nationales. Une éducation
gratuite et obligatoire pour tous les enfants doit être une priorité. Nous
devons obliger le gouvernement à s’assurer que l’éducation au niveau primaire
et secondaire est effectivement
gratuite, comme elle est censée l’être. Nous devons aussi nous engager dans des
campagnes d’alphabétisation de masse pour réduire le taux d’illettrisme et
d’analphabétisme, surtout dans le domaine des TIC.
Nous devons réduire la fracture numérique
entre nos systèmes éducatifs archaïques et les systèmes éducatifs les plus
avancés en mettant l’accent sur l’éducation à distance à travers les TIC.
Nous devons nous engager à améliorer la
qualité de notre éducation, plus particulièrement les compétences en
mathématiques, science, technologie, culture et en langue. Des mesures seront
prises pour que les enseignants des matières scientifiques et techniques aient
des primes spéciales. Nous devons promouvoir le statut des enseignants, les
recruter en nombre suffisant, améliorer leur formation et leur rémunération
afin que l’enseignement de qualité devienne la norme et non plus l’exception.
Avec la participation des syndicats, nous prendrons des mesures pour permettre
aux enseignants d’être en classe à
l’heure, d’enseigner effectivement et de respecter les droits des apprenants.
Des mesures seront instituées pour améliorer le rendement au niveau de
l’enseignement supérieur dans les domaines économiques qui n’ont pas assez de
compétences. A ceci s’ajoutent des mesures pour rationaliser l’orientation
scolaire et mettre en place des mécanismes pour combler ce manque de
compétences.
Nos principes de démocratie sociale tels
qu’ils sont inscrits dans notre déclaration nous obligent à avoir un projet de
prévention sanitaire dirigé par l’Etat. A défaut d’être totalement gratuits,
les soins médicaux et d’hospitalisation doivent être accessibles à tous. Les
mères, les jeunes enfants et les handicapés bénéficieront d’une attention
spéciale.
Il y a encore beaucoup à faire pour
améliorer l’accès des Camerounais aux soins de santé de qualité. Le SDF
s’attellera à réduire les inégalités dans notre système de santé, à améliorer
la qualité des soins, à motiver nos
ressources humaines et à intensifier la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA,
la tuberculose, les maladies cardio-vasculaires et beaucoup d’autres maladies.
Le SDF est conscient de ce que la mise en application des projets de prévention
effective pour la population doit être instituée pour réduire considérablement
le nombre de malades. Les réformes sanitaires doivent mobiliser toutes les
ressources disponibles dans les secteurs privé et public pour garantir et
améliorer la qualité de santé de tous les Camerounais.
La lutte contre la criminalité et ses
causes est aussi une priorité au SDF et nous comprenons que ceci ne peut être
possible que si nous avons le courage de restructurer le système judiciaire
pour réduire considérablement la criminalité et l’insécurité à tous les
niveaux. La corruption doit être éradiquée, ce qui nécessite une allocation
conséquente des ressources aux instances qui la combattent.
Nous savons que le logement, la sécurité
sociale, le sport et les loisirs pour améliorer la qualité de la vie pour tous
doivent être institutionnalisés. Quand on parle de logement, il ne s’agit pas
uniquement de construire des maisons, mais aussi de transformer nos villages,
nos villes, de construire des communautés unies et durables ayant accès à
l’emploi, aux infrastructures sportives et de loisirs. Notre projet de sécurité
sociale à travers une réorganisation de la Caisse Nationale de Sécurité sociale
aura pour objectif de renforcer les capacités de notre peuple pour qu’il puisse
participer à la vie socio-économique de notre pays. Et enfin, les politiques du
SDF vont renforcer le rôle des organisations de la société civile dans la
promotion des communautés unies, chaleureuses et durables.
Mesdames et messieurs,
Chers camarades,
Nous savons d’où nous venons, nous
savons ce que nous avons accompli jusqu’ici et nous connaissons aussi le lien
qui existe entre l’injustice qui nous affecte et le processus électoral vicié
qui sévit au Cameroun. Nous avons maintenant un plan pour les politiques de
notre parti mais il y a encore des choses fondamentales à faire.
L’une de ces choses c’est notre
identité, le pouvoir de notre identité.
Posons-nous la question : que
signifie être Camerounais aujourd’hui ? Savons-nous que la corruption
n’existe que là où il y a absence de patriotisme et de justice ? La
vérité, c’est que nous semblons nous être accommodés de tous ces vices. Nous
prétendons que ces problèmes ne sont pas les nôtres. Nous avons été
volontairement déconnectés. Nous souffrons d’une crise d’identité.
Ø Nous n’aimons
pas parler de nos problèmes – c’est pour les politiciens
Ø Nous n’aimons
pas parler de notre histoire – nous ne la connaissons même pas ;
Ø Nous n’aimons
pas parler de notre diversité – nous ne pensons qu’à nous-mêmes ;
Ø Nous ne tolérons
pas nos différences – nous préférons être comme les autres
Ø Nous ne voulons
pas construire une nation – nous croyons que les autres le feront à notre
place ;
C’est cette crise d’identité qui fait
que nous sommes constamment à couteaux tirés avec les autres. La bonne
nouvelle, c’est que nos options de démocratie sociale peuvent garantir notre
vivre- ensemble.
La nation que nous cherchons à
construire est née dans la terreur. Pendant que les patriotes étaient
systématiquement exécutés, des déracinés ont usurpé le pouvoir pour continuer à
servir le colon. C’est précisément à partir de là que nous avons commencé à
perdre notre dignité et notre identité.
Aujourd’hui
encore, nous sommes constamment au coeur des tensions et des conflits et
nous sommes ironiquement apaisés par des nominations. On nous a fait croire que
ce qui est important ce n’est pas ce que nous faisons pour notre nation, mais
plutôt ce que la nation fait pour nous. C’est parce que nous ne voulons pas
nous engager, comme le SDF l’a toujours recommandé, au processus de vérité et
réconciliation. C’est là que se trouve le pouvoir de la vérité qui peut nous
réconcilier. Nous ne pouvons pas nous en passer.
Ce n’est pas en
donnant à une opération d’assainissement publique attendue depuis longtemps un
nom barbare, en remplissant nos prisons avec nos bourreaux d’hier, en tirant au
sort des adversaires politiques que l’on
offre en holocaustes sur l’autel d’un système judiciaire sans substance et qui
souffre d’une carence de confiance sévère que l’on réussira à réconcilier le
peuple et à restaurer la confiance perdue.
Les amis de l’Afrique du Sud et du Rwanda, pour ne citer que ceux-là, ont
compris qu’ils ne pouvaient venir à bout de leurs différences sans un
engagement à la vérité et à la réconciliation. Aujourd’hui, les Camerounais les
envient sur plusieurs aspects.
Il n’y a que le processus de vérité et de réconciliation
pour nous remettre ensemble après tant de morts, de dégradation, de vol et de
corruption. C’est l’option de notre parti le SDF.
Et maintenant, Mesdames et messieurs, chers camarades,
nous devons parler d’une autre injustice: il s’agit de l’injustice de la guerre
sur la démocratie. L’injustice de voir
ceux qui donnent une chance au dialogue opprimés par ceux qui préfèrent
le règne de la violence et la guerre.
Ce qui est arrivé au président Laurent Gbagbo est pour nous une injustice
perpétrée essentiellement par ceux qui prétendent représenter un monde juste.
Nous ne pouvons oublier que ces mêmes nations ont supporté l’apartheid et la confiscation de la démocratie
au Cameroun. Qu’ils soient rassurés que le « pouvoir de la vérité »
triomphe toujours sur la « vérité du pouvoir ». Et comme je vous l’ai
dit au début, il n’y a en définitive rien qui puisse battre la vérité et c’est
pourquoi je reste convaincu que même dans ce cas, aussi longtemps que les
autorités compteront sur la « vérité du pouvoir », les idéaux du
président Laurent Gbagbo vont finir par prévaloir.
Stephan Hessel – l’un des écrivains de la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme – a déclaré une fois
qu’il fait toujours la différence entre la légalité et la légitimité. Il donne
plus d’importance à la légitimité des valeurs qu’à la légalité de l’Etat. En
tant que citoyens, nous avons le devoir de mettre en cause la légitimité d’un
gouvernement – nous devons respecter la légalité mais quand quelque chose
semble illégitime, même si c’est légal, nous avons la responsabilité de
protester, de contester et de désobéir.
Cela signifie qu’à partir d’aujourd’hui, nous devons nous engager dans la
bataille contre l’illégitimité d’un régime qui a 60 ans. Nous ne devons pas
accepter un programme politique sur lequel nous n’avons aucune emprise. Le
Cameroun ne peut plus encore attendre pendant 6 ou 7 ans. Nous devons prendre
en main notre légitime revendication pour le changement. Nous avons la possibilité
de le faire tous les jours, si nous le voulons, en montrant notre détermination
dans les rues. Notre option politique est de nous libérer lors des prochaines
élections,
Je vous invite donc, à vous mobiliser pour vous inscrire et pour aller voter.
Je m’adresse particulièrement à vous les jeunes et les femmes de ce pays. C’est
ensemble et maintenant!
Le SDF tire sa raison d’être de l’émancipation politique, économique et
sociale de l’être humain. Nous sommes pour la démocratie, la justice et le
développement. Nous défendons un projet de société qui promeut la libre
entreprise et une obligation de solidarité pour permettre à la communauté tout
entière de jouir des mêmes droits et d’avoir les mêmes obligations.
Chaque génération a une mission sur terre : soit elle
l’accomplir, soit elle la trahit; nous avons fait un choix il y a 22 ans. Je
continue de le défendre et je sais que la génération d’aujourd’hui va se
joindre à nous. Vous avez une mission à accomplir et cette mission ne peut être
exécutée dans un cadre illégitime. Cette mission ne peut vous être imposée.
Nous devons tous faire un choix entre continuer à vivre à genoux ou prendre le
risque de mourir debout. Pas pour nous mais pour nos enfants, pour notre
patrie, pour le Cameroun.
Nous devons agir, agir avec courage, détermination et engagement. Le plus
important, c’est d’agir maintenant !
Merci !
Vive le SDF
Vive la démocratie sociale
Vive le Cameroun
When News Breaks Out, We Break In. Minute by Minute Report on Cameroon and Africa
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