Monday, May 25, 2015

Tout Est Prêt Pour CIMEC 2015, Dr. Fuh Calistus Se Confie

 La CEMIC se tiendra du 27 au 29 Mai 2015. En prélude à la cérémonie,  Dr. Fuh Calistus Gentry, Secrétaire d'État aux Mines, Industries et de Développement Technologique, Président de la CEMIC se confie.
 Extrait.........

Dr. Fuh Calistus Gentry
Monsieur le Secrétaire d’Etat, la deuxième édition de la Conférence internationale et exposition sur les mines au Cameroun (CIMEC 2015)  du 27 au 29 mai prochain. Quelles sont les enjeux de cette nouvelle édition ?


L’organisation du CIMEC 2015 dont le thème central est « Développement durable du secteur minier en Afrique Centrale », vise à promouvoir le développement local des industries extractives au Cameroun à travers les échanges entre les experts nationaux et internationaux du secteur minier et connexe, les juristes, les économistes, les environnementalistes, des enseignants d’universités où chacun à sa partition à jouer, afin que le secteur minier camerounais contribue efficacement à la croissance du pays.
Les enjeux dont sont à court et à moyen terme.
A court terme, il s’agit d’encourager les industries minières et des activités connexes (sociétés de sondage géophysique, sociétés de forage, laboratoire d’analyse, cabinets d’experts etc) possédant une expérience avérée, à s’installer au Cameroun pour développer, les gisements locaux et ceux de la Sous-Région CEMAC ;
Afficher les projets miniers à court terme qui vont rentrer bientôt en production tels que le Projet Or de Borguené piloté par la société CAMINCO S.A, le projet Fer de Kribi piloté par la société SINOSTEELCAM S.A ;
Contribuer ainsi à la promotion et à la valorisation du secteur minier camerounais en particulier, et celui de la zone CEMAC en général, afin que celui-ci soutienne plus efficacement les politiques économiques de croissance, de lutte contre la pauvreté, de réduction de chômage et d’amélioration des conditions de vie des populations ;
A moyen terme, il s’agit de faire du Cameroun, un catalyseur de l’industrie extractive, une plate forme régionale de promotion, de négoce et de transaction sur l’industrie minière et ses activités connexes, de même niveau que celui d’INDABA en Afrique du Sud ou encore, du PDAC à Toronto au Canada.

 En quoi sera-t-elle différente de la première ?
Au cours des trois jours qui ont animé le CIMEC 2013, les experts ont formulé les résolutions entre autre d’encourager le partenariat public privé par l’organisation d’autres évènements à l’image, d’encourager la mise en place des laboratoires d’analyses des roches et des minerais, de mettre en place une structure composite chargée de la mise en œuvre des résolutions de la conférence et comme première recommandation de faire du CIMEC une activité pérenne pour un cycle de deux ans.
C’est dans cette veine qu’il est paru important d’organiser la deuxième édition qui permettra de consolider et d’améliorer les précieux acquis, en terme d’envergure, de qualité et de variété des participants, des exposants et des experts.  
Parmi les principaux résultats attendus, il s’agit de susciter, d’encourager et favoriser l’installation des structures connexes, dont l’intérêt est de réduire considérablement les charges en terme de temps, d’énergie et de moyens au bénéfice des opérateurs du secteur de l’industrie géologique et minière. Par exemple au Ghana, il existe des laboratoires en milieux rural. Chaque prospecteur peut y analyser directement des échantillons de roches ou de minerais et envoyer les résultats sur le marché financier international à l’effet de chercher des partenaires fiables pour l’approfondissement des recherches sur le minerai en question.
Les principaux acteurs concernés sont les compagnies minières d’exploration, d’exploitation et de transformation, les laboratoires d’analyses des roches et des minerais, les sociétés de sondage, d’équipement et de logistiques de l’industrie minières, les cabinets d’avocats, d’expertise en droit, en finances et d’études, ainsi que les structures de formation dans les domaines miniers.
Ainsi, du 27 au 29 mai, il est attendu, au Palais des Congrès de Yaoundé, près de 800 participants et 200 officiels et opérateurs de l’industrie minière et des activités connexes, en provenance des pays de la CEMAC et d’une trentaine d’autres pays qui possèdent une expérience avérée en la matière, notamment d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie, d’Afrique de l’Ouest et du Sud.

 Deux ans après la tenue de la première édition du CIMEC, les retombées escomptées notamment l’attrait des investissements directs étrangers dans le secteur minier n’est pas visible. Qu’est ce qui a changé depuis 2013 dans le secteur de la mine camerounaise du fait de cette rencontre ?
Au rang des résultats les plus marquants découlant de la mise en œuvre desdites recommandations, on peut citer :
-  Les sociétés non performantes qui ont vu le retrait de leurs titres miniers, lesquels titres miniers ont fait par la suite l’objet des avis internationaux à manifestation d’intérêts assortis des cahiers de charges avec des délais précis, dans le dessein de sélectionner les sociétés aux capacités techniques et financières avérées. C’est le cas du rutile d’Akonolinga et de la bauxite de Fongo Tongo ;
- L’accroissement de la production nationale d’or à travers la maitrise, par les pouvoirs publics, du processus d’exploitation minière artisanale mécanisée ainsi que de la canalisation des produits issus de ces exploitations dans les circuits formels de l’économie. La remise de l’ordre dans ce secteur d’activité a permis de récolter environ 70Kg d’or brut pour le compte de l’Etat en six mois ;
-Le démarrage imminent de l’exploitation industrielle du gisement d’or de l’Est par la société CAMINCO SA et du fer gisement de fer du Sud par la société SINOSTEELLCAM S.A ;
- L’adhésion du Cameroun au Processus de Kimberley ;
-L’admission du Cameroun à l’ITIE ;
Après le CIMEC 2013, plusieurs sociétés dont certaines soutenues par leurs ambassades sont arrivées au Cameroun pour solliciter des nouveaux permis.


 Quelles sont les retombées attendues de cette nouvelle édition ?
Parmi les principaux résultats attendus, il s’agit de susciter, d’encourager et de favoriser l’installation de ces structures connexes, dont l’intérêt est de réduire considérablement les charge en terme de temps, d’énergie et de moyens au bénéfice des opérateurs du secteur de l’industrie géologique et minière. De poursuivre les avis internationaux à manifestation d’intérêts sur les concessions retirer aux sociétés non performantes, en vue de les attribuer aux sociétés courtiser pendant cette session, et qui disposent des capacités techniques et financières avérées. 

L’un des sujets qui sera certainement abordé durant ces assises, c’est le potentiel minier du Cameroun et les multiples opportunités que son exploitation offre pour l’économie camerounaise. Le temps ne serait-il pas venu de passer à l’action en réveillant tous ces projets miniers qui semblent tombés aux oubliettes ?
Il faut souligner que le Gouvernement a pris le problème à bras le corps pour mettre sur pied des stratégies de valorisation à court terme de ses ressources minérales. On peut observer que les activités minières ces cinq dernières années ont connus une grande progression due à un cadre réglementaire et législatif particulièrement attractif. L’Etat assure un rôle de régulation et de facilités administratives. L’exploration et l’exploitation minière étant l’apanage des opérateurs privés.
En terme de potentiel, une trentaine de substances ont été découvertes  à savoir :
a)  Les métaux de base
1.     Fer : Mbalam (CAMIRON) à l’Est avec 220 Millions de tonnes de minerais riches à plus de 60% de fer,  2,4 milliards de minerais moyen entre 25 et 60% de fer. Autres Gisements (fer des Mamelles au Sud (SINOSTEELCAM) avec 350 MT de minerais d’une teneur moyenne de 30% de fer. Les ressources ferrifères de Nkout (Sud) (2,7milliards T), opéré par CAMINEX-AFFERO MINING et le fer d’Esaka (CAMINA).
2.    Bauxite (Aluminium) : Mini-Martap avec 1,116 Milliards de tonnes à 43,7% d’alumine et 1,8% de silice, Ngaoundal  (Adamaoua)(120 Millions de Tonnes) opéré par CAMEROON ALUMINA LIMITED (CAL), Fongo-Tongo (46 Millions de tonnes extensible à 70 Millions de tonnes), de Foumban (Ouest)  (428 Millions de tonnes).
3.    Cobalt-Nickel-Manganèse: les gisements latéritiques de cobalt, nickel, manganèse dans la Région de l’Est opéré par GEOVIC, c’est l’un des gisements superficiels les plus importants du monde.
4.    Titane : le gisement d’Akonolinga, Nanga-Eboko, Otélé ont donné une évaluation partielle de plus de 300 millions de tonnes de minerai avec un potentiel pouvant en faire la deuxième réserve de rutile au monde.
5.  Étain : le gisement de Mayo-Darlé qui a fait l’objet d’une exploitation artisanale ancienne avec 6 500 tonnes de cassitérite extraits de 1933 à 1968.

b)  Les substances précieuses et semi-précieuses
1.     Or, Diamant et Saphir qui font l’objet d’une exploitation artisanale dans la Région de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, du Sud.

c)   Les matériaux de construction, de viabilisation et d’ornementation
1.     Marbre : Un (1) gisement de marbre de 2,5 millions de tonnes à Bidzar et Biou, exploité depuis plus de quarante ans par la société ROCAGLIA ;
2.    Calcaire: le gisement de Figuil (600 000 t  de réserves) qui fait l’objet d’une exploitation pour cimenterie par CIMENCAM, les gisements du Moungo, de Logbadjeck, de Kompina, le gisement de Mintom ;
3.    Pouzzolane : un gisement de pouzzolane est en exploitation à Djoungo (entre Douala et Nkongsamba) ;
4.    Sable et gravier rivière : gisement de Manoka (côte maritime) exploité par SOCAVER pour la production des bouteilles.

Malheureusement, de multiples dysfonctionnements sont observés dans le domaine de l’exploitation minière artisanale. On a dénoté :
·         une prolifération de chantiers clandestins consécutifs à la ruée vers l’or ;
·         une dégradation vertigineuse de l’environnement ;
·         les autorisations d’exploitations artisanales octroyées font l’objet de la spéculation entre les propriétaires et les partenaires technico-financiers
Il ya lieu de noter pour le déplorer que la mine industrielle la plus part des détenteurs de permis de recherche peine à passer en phase d’exploitation. Certains permis font l’objet des spéculations.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a pris des mesures idoines notamment :
a) L’amélioration de l’information géologique et minière, avec l’aide de la Banque Mondiale, le PRECASEM a lancé une campagne de levées géophysiques aéroportés. A l’issue de cette campagne, treize (13) cartes géologique seront réalisées portant le nombre ainsi à quatorze (14).

b) La limitation de la spéculation et la recherche des partenaires stratégiques fiables
·         Dans l’optique de lutter contre la spéculation négative au détriment de l’intérêt du pays, deux appels internationaux à manifestation d’intérêts ont été lancés pour mettre en promotion le bloc bauxitique (Fongo Tongo) et le bloc rutilifère (Akonolinga) à l’effet de chercher des partenaires stratégiques fiables capables de mettre à court terme ces gisements en production ;
·         Le bonus progressif est désormais applicable sur les transactions effectuées sur les titres miniers. A titre d’exemple le Bonus progressif appliqué au titre de la transaction entre l’INTERNATIONAL MINING & INFRASTRUCTURE CORPORATION PLC (IMIC) et AFFERO MINING (CAMINEX) S.A pour le développement du permis Ntem est de 3 281 210 515 (trois milliards deux cent quatre vingt un millions deux cent dix mille cinq cent quinze) FCFA, payable directement au Trésor Public.                                                    
      
c)L’informatisation du Cadastre Minier dans le cadre de la simplification des procédures pour que tous les camerounais et les opérateurs miniers soient informés sur le domaine minier national libre ;

d) La suspension de la délivrance, le renouvellement et toute transaction sur les autorisations d’exploitation minière artisanale. A la suite, un état des lieux complet a été fait, la cartographie fine des chantiers d’exploitation ainsi que l’inventaire des équipements des opérateurs impliqués dans le secteur. Aujourd’hui on peut observer que l’Etat a repris le contrôle de l’activité minière artisanale mécanisée.

e) Le partage de la production dans le cadre de l’artisanat minier mécanisé, consacré par le  Décret N° 2014/2349/PM du 01 Août 2014. Ce prélèvement est fixé à 15% et est effectué par le CAPAM. Ces mesures ont permis l’accroissement des recettes de l’Etat. A ce jour, le MINMIDT a collecté environ 70Kg d’or brut pour le compte de l’Etat.

Quelle est la contribution de l’exploitation minière à l’économie camerounaise aujourd’hui.
Il n’est pas superflu de rappeler qu’en dehors des exploitations minières artisanales, des exploitations des matériaux de construction et des eaux minérales, l’exploitation des substances concessibles n’a pas encore vu le jour au Cameroun. Les recettes générées des exploitations susévoquées s’expriment en terme des droits fixes des demandes d’attribution ou de renouvellement des titres miniers, des Bureaux d’achat et de commercialisation des substances minérales, des unités de fusion, des bijouteries, des taxes à l’exportation des diamants et de l’or, des redevances superficiaires, de la taxe à l’extraction et de la taxe ad valorem.
Avec la mise sur pied du principe de partage de la production dans la cadre de la mécanisation de l’artisanat minier, l’Etat a récupéré des lingots d’or de 52kg soit une recette d’environ 1 milliard 79 millions en six mois. C’est dire qu’au bout de l’année, cette activité pourra générer à elle seule environ 2 milliards et 200 millions de FCFA. Il faut ajouter à cela les droits fixes susévoqués. Ces lingots d’or serviront au renforcement des réserves d’or du Cameroun. Il est important de souligner que la taille des projets miniers en cours de développement montre que les recettes fiscales générées pourraient être supérieures aux recettes pétrolières.

En dépit du cadre incitatif mis en place aujourd’hui par le gouvernement pour attirer les investisseurs, ceux-ci tardent à se manifester. Pourquoi selon-vous ?
Nous ne pouvons pas affirmer que les investisseurs tardent à venir. Nous pouvons relever que cela s’inscrit dans la logique de maturation des projets miniers qui comme vous le savez demande un temps relativement long. Les projets camerounais qui sont aux stades les plus évolués demandent la mise en œuvre des infrastructures connexes pour le démarrage affectif de la mine. Si nous prenons le cas du fer de Mbalam, il ya une nécessité de  construire environ 580Km de chemin de fer entre Nameba et Kribi, pour l’acheminement du minerai au port en eau profonde de Kribi où y sera construit par ailleurs un terminal minéralier. Des négociations sont en cours et l’Etat vient de prendre la mesure de ses responsabilités en se positionnant comme opérateur pour la construction de ces infrastructures connexes. Des partenaires chinois ont été identifiés pour la réalisation des ces ouvrages selon le model BOT. Vous convenez avec moi que les investisseurs sont intéressés par les projets miniers camerounais. Il ya lieu de souligner que les projets pétroliers qui sont en cours d’exploitation aujourd’hui sont passés par les mêmes étapes, mais ils étaient très discrets du fait qu’ils se déroulaient en haute mer et dont loin de la porté du public. 

Dans un contexte marqué par la chute des cours du pétrole et des matières premières à l’internationale. Quelles actions pourraient être menées sur le court terme pour tirer profit des nombreux minerais dont regorge le sous-sol camerounais ?
Je vous disais plus haut que l’Etat a pris le problème à bras le corps en entreprenant les actions suivantes :
1.     La sélection des entreprises de référence à travers les appels internationaux à manifestation d’intérêts assortis d’un cahier de charge et des délais précis  en vue de mettre à court terme en production,  les projets des sociétés non performantes ;
2.    Les résultats des travaux du PRECASEM, réalisés avec l’aide de la Banque Mondiale, qui permettront de porte le taux de couverture et de connaissance du sous sol camerounais de 40% à 70%. Les nouvelles anomalies décelées ne seront pas mis à la disposition des sociétés sous forme de permis de recherche mais plutôt seront proposées aux sociétés de référence avec des cahiers de charge et des délais précis ;
3.    Le renforcement de la coopération bilatérale en vue de la mise sur pieds des infrastructures connexes à l’exploitation des matières premières. C’est ainsi que l’Etat à travers le financement de l’Exim Bank de Chine, va construire le chemin de fer et le terminal minéralier au port en eau profonde de Kribi ;
4.    Le renforcement de l’offre énergétique du pays par la construction des barrages hydroélectriques et la valorisation des ressources gazières qui vient suppléer le déficit énergétique ;
5.    La transformation locale des matières premières d’au moins 15%  telle que prévue par le Code Minier, contribuera de façon significative dans la création des valeurs ajoutées et l’accroissement du PIB.


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